« Après son expérience pilote dans une zone d’éducation prioritaire en France, Céline Alvarez a été invitée par la ministre belge de l’Enseignement à accompagner 750 enseignants, pendant une année scolaire. Ils ont réaménagé leur classe, trié les activités et individualisé la transmission, et ce sans moyens supplémentaires. En quelques semaines, les enfants sont devenus autonomes, confiants et sereins. Dès la maternelle, ils sont entrés spontanément dans la lecture. «
Dans Une année pour tout changer, on découvre donc comment des enseignants volontaires ont transformé leur environnement de classe et modifié leur posture pour favoriser un climat d’apprentissage plus libre, plus centré sur les besoins de l’enfant. Le livre se veut à la fois un retour d’expérience et un guide pour ceux qui souhaitent initier une transition vers une pédagogie plus respectueuse du développement de l’enfant.
Personnellement, j’ai lu ce livre en août 2022, pendant les vacances, après avoir regardé les conférences de Céline Alvarez. Je vous recommande d’ailleurs vivement de compléter la lecture par ses vidéos : sa chaîne YouTube est une vraie mine d’or. Elle m’a permis de mieux comprendre ses intentions et d’entrer dans sa démarche avant même d’ouvrir le livre.
Cette lecture m’a surtout aidée à franchir un cap dans ma posture d’enseignante. Si vous sentez que vous avez encore besoin de lâcher prise, de redéfinir votre rôle face à vos élèves, ce livre peut vraiment être une aide précieuse.
Mais je tiens aussi à apporter un petit bémol.
Céline Alvarez encourage les enseignants à tout changer en une seule année : enlever le superflu, réaménager la classe, revoir sa posture… Un changement total, réalisé sans moyens sur leur temps personnel, week-ends compris. Ce bouleversement, aussi inspirant soit-il, s’accompagne généralement d’un mois d’errance, autant pour les enfants que pour l’enseignant. Et c’est normal : tout est nouveau, tout est à reconstruire.
De mon côté, je pense que cette transition peut être trop brutale. Je comprends sa démarche, mais je ne vous conseille pas de tout transformer dès la première année. Difficile aussi d’avoir tout le matériel nécessaire en si peu de temps, surtout si on souhaite investir dans du matériel de qualité. S’inspirer de cette dynamique, oui, mais en avançant à votre rythme me semble une voie plus sereine et plus réaliste.
Pour conclure…
Cela étant dit, toutes ces réserves n’enlèvent rien à la qualité du travail accompli ni à la richesse de la réflexion proposée dans ce livre. Il est souvent critiqué, parfois de manière injuste, alors même que les résultats observés sur le terrain sont parlants et que la démarche a inspiré de nombreux enseignants. Une année pour tout changer reste un ouvrage utile, inspirant, et porteur d’élan. Mais n’oubliez pas : vous avez aussi le droit d’avancer à votre propre rythme. La transition ne se joue pas uniquement chez les élèves… elle commence aussi par vous.