Dans ma classe, les gestes Borel-Maisonny occupent une place importante depuis plusieurs années.
Bien avant de découvrir la pédagogie Montessori, j’ai été convaincue par leur efficacité pour aider les élèves à entrer dans le décodage et l’encodage.
La première année où j’ai introduit les gestes Borel-Maisonny, j’ai été frappée par les progrès réalisés par mes élèves, y compris ceux qui avaient des difficultés importantes en lecture. Certains parents m’avaient même écrit pour me demander ce que j’avais mis en place en classe pour provoquer un tel déclic.
Pourquoi les proposer à tous les élèves ?
- Un outil bénéfique pour tous sans effet négatif :
Si ces gestes ont effectivement été conçus pour aider des élèves rencontrant des difficultés spécifiques, je n’ai jamais constaté d’effet négatif sur le reste de la classe. Au contraire, les élèves avancés y trouvent aussi du plaisir grâce aux activités collectives que je propose, comme les devinettes de mots chaque matin. Ces moments renforcent la cohésion du groupe et permettent d’inclure tout le monde dans un apprentissage ludique. - Un apprentissage inclusif et engageant :
Les gestes Borel-Maisonny permettent de capter l’attention des élèves en difficulté, tout en restant amusants et motivants pour les autres. Dans une classe où chacun progresse à son rythme, ces temps collectifs sont précieux pour aborder les sons de manière dynamique. - Des résultats inattendus chez certains élèves :
Cette année, j’accueille une élève avec un handicap lourd, ayant un niveau proche de celui d’une petite section. Grâce aux gestes, elle commence à produire le son de certains graphèmes, ce qui était inespéré en début d’année. Cet exemple illustre à quel point ces gestes peuvent avoir un impact puissant, même dans des situations très complexes.
Pourquoi ne pas les limiter aux élèves en difficulté ?
- Un apprentissage spécifique prendrait trop de temps :
Apprendre ces gestes uniquement aux élèves en difficulté demanderait un temps que je ne peux pas consacrer, compte tenu des nombreuses présentations individuelles déjà prévues dans ma classe.
- Moins d’efficacité sans une pratique quotidienne :
Pour être efficaces, les gestes doivent être intégrés régulièrement dans les apprentissages. En les incluant dans les temps collectifs, je m’assure qu’ils sont revus fréquemment, ce qui renforce leur impact.
- Avoir le choix de son support d’apprentissage :
Dans la pédagogie Montessori, une des dimensions fondamentales est de permettre aux élèves de choisir leur support d’apprentissage.
Ainsi, lors des séances d’encodage, mes élèves ont le choix : ils peuvent encoder les mots de la série rose ou, s’ils le souhaitent, s’entraîner à encoder des syllabes en utilisant les gestes Borel-Maisonny.
Si un temps collectif est certes nécessaire pour introduire les gestes à tous, le travail individuel reste ensuite adapté aux besoins et préférences de chacun.
Quels élèves en bénéficient particulièrement ?
J’ai observé que les gestes Borel-Maisonny sont particulièrement utiles pour des profils variés, notamment :
- Les élèves ayant des troubles de l’attention.
- Les élèves souffrant de troubles du spectre autistique (TSA).
- Les élèves présentant des troubles dys (dyslexie, dysorthographie, etc.).
Ces gestes, que j’associe pour certains élèves aux Alphas, apportent une dimension visuelle et kinesthésique qui facilite la mémorisation et l’apprentissage.
Une pratique que je continue à défendre
Je reste profondément convaincue de l’utilité des gestes Borel-Maisonny dans ma classe. Ils ne sont pas un « code supplémentaire » mais bien une aide précieuse pour tous les élèves, avec un impact positif encore plus marqué pour ceux qui en ont le plus besoin.
Si vous utilisez également les gestes Borel-Maisonny ou si vous hésitez à les intégrer, je serais ravie de lire vos expériences en commentaire. Ensemble, enrichissons nos pratiques !